dimanche 28 février 2016

Hélas ! quelle douleur remplit mon cœur

Laissant de côté la mélodie originale de ce chant, l'auteur du recueil en composa lui-même une autre dont le caractère assez tragique s'adapte parfaitement bien aux paroles. Dans ce cantique, nous voyons un pécheur dont le cœur est brisé par la douleur en considérant les horribles conséquences de ses péchés, à savoir: la perte de la paix de la conscience qui lui reproche toujours ses fautes, la mort en réprouvé qui le guette à chacun de ses pas, la terrible vengeance d'un Dieu irrité prête à le condamner, l'enfer éternel comme châtiment de ses crimes, le ciel à jamais perdu... et tout cela pour un rien! Ces pensées déchirantes le pousseraient presque au désespoir quand, se rappelant la mort de son Sauveur et le prix infini de son Sang précieux, il reprend courage et, protestant de son amour, se réconcilie avec son Dieu par un acte fervent de contrition.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Hélas !
Quelle douleur
Remplit mon cœur,
Fait couler mes larmes ! (bis)
Hélas !
Quelle douleur
Remplit mon cœur
De crainte et d'horreur !
Autrefois,
Seigneur, sans alarmes,
De tes lois
Je goûtais les charmes ;
Hélas !
Vœux superflus :
Beaux jours perdus,
Vous ne serez plus.

2
La mort
me suit ;
Ô triste nuit !
Déjà je succombe. (bis)
La mort
me suit ;
Le monde fuit,
Tout s'évanouit.
Je la vois
Entrouvrant ma tombe,
Et sa voix
M'appelle, et j'y tombe.
Ô mort !
Cruelle mort !
Si jeune encor...
Quel funeste sort !

3
Frémis,
Ingrat pécheur !
Un Dieu vengeur,
D'un regard sévère, (bis)
Frémis,
Ingrat pécheur !
Un Dieu vengeur
Va sonder ton cœur.
Malheureux !
Entends son tonnerre ;
Si tu peux,
Soutiens sa colère.
Frémis :
Seul aujourd'hui,
Sans nul appui,
Parais devant lui.

4
Grand Dieu !
Quel jour affreux
Luit à mes yeux !
Quel horrible abîme ! (bis)
Grand Dieu !
Quel jour affreux
Luit à mes yeux !
Quels lugubres feux !
Oui, l'enfer,
Vengeur de mon crime,
Est ouvert,
Attend sa victime.
Grand Dieu !
Quel avenir !
Pleurer, gémir,
Toujours te haïr !

5
Beau ciel !
Je t'ai perdu,
Je t'ai vendu
Par de vains caprices. (bis)
Beau ciel !
Je t'ai perdu,
Je t'ai vendu ;
Regret superflu !
Loin de toi,
Toutes les délices
Sont pour moi
De nouveaux supplices.
Beau ciel,
Toi que j'aimais,
Qui me charmait,
Ne te voir jamais !

6
Ô vous,
Enfants pieux,
Toujours joyeux,
Et pleins d'espérance !
Ô vous,
Enfants pieux,
Toujours joyeux,
Moi seul malheureux !
J'ai voulu
Sortir de l'enfance :
J'ai perdu
L'aimable espérance !
Ô vous,
Du ciel un jour
Heureuse cour,
Adieu sans retour !

7
Non, non,
C'est une erreur,
Dans mon malheur,
Hélas ! je m'oublie.
Non, non,
C'est une erreur,
Dans mon malheur
Je trouve un Sauveur.
Il m'entend,
Me réconcilie ;
Dans son Sang
Je reprends la vie ;
Non, non,
Je l'aime encor,
Et le remords
A changé mon sort.


Téléchargement des paroles :

 

dimanche 21 février 2016

Humilité

Les paroles de ce cantique sont extraites du deuxième chapitre de l'Imitation de Jésus-Christ en vers de Pierre Corneille; en voici la synthèse. C'est bien à tort que nous nous glorifions souvent de nos talents, puisque c'est de Dieu que nous tenons tout bien et que sans lui nous ne serions rien; que si d'ailleurs nous considérons bien notre profonde misère, la vanité n'aurait plus de prise sur nous et nous mépriserions les louanges humaines. Songeons aussi qu'un pauvre ignorant rempli de l'amour de Dieu et du prochain vaut mieux aux yeux de Dieu qu'un orgueilleux infatué de lui-même; qu'à notre jugement seules nos actions seront examinées et non les capacités que nous aurons acquises; que plus nous aurons eu de connaissances, plus notre compte sera rigoureux; qu'enfin quelque soit notre science la plupart des mystères de ce monde resteront toujours cachées à notre intelligence.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.
Une syllabe muette entre parenthèses signifie qu'on peut éventuellement la chanter
en omettant la liaison qui la suit et en faisant un court silence

pour marquer une césure dans le vers.

1
Le désir de savoir est naturel aux hommes,
Presqu'avec eux il naît et ne meurt qu'avec eux ;
Mais c'est Dieu dont la main nous fait ce que nous sommes,
Et que peuvent sans lui ces esprits orgueilleux ? (bis)

2
Un pauvre paysan, dans son humble ignorance,
Qui ne sait que t'aimer et n'a que de la foi,
Vaut mieux qu'un philosophe enflé de sa science,
Qui pénètre les cieux sans réfléchir sur soi. (bis)

3
Qui se connaît soi-mê(me) en a l'âme peu vaine ;
En se connaissant bien, il s'estime à bas prix ;
Et tout le faux éclat de la louange humaine
N'est pour lui que l'objet d'un géreux mépris. (bis)

4
Au grand jour du Seigneur, sera-ce un grand refuge
D'avoir connu de tout et la cause et l'effet ?
Et ce qu'on aura su fléchira-t-il un Juge
Qui ne regardera que ce qu'on aura fait ? (bis)

5
Les savants, d'ordinai(re), aiment qu'on les regarde,
Qu'on murmure autour d'eux : Voilà ces grands esprits !
Et s'ils ne font du cœur une soigneuse garde,
De cet orgueil secret ils sont bientôt surpris. (bis)

6
Au reste, plus tu sais et plus a de lumière
Le jour qui se répand sur ton entendement,
Plus tu serais coupable à ton heure dernière
Si tu n'avais vécu d'autant plus saintement. (bis)

7
Trouve à t'humilier me dans ta doctrine :
Quiconque en sait beaucoup en ignore encor plus ;
Et qui, sans se flatter, en secret s'examine,
Est de son ignoran(ce) heureusement confus. (bis)


Téléchargement des paroles :

 

dimanche 14 février 2016

Le salut

La plus grande erreur d'ici-bas consiste dans l'oubli de la grande affaire de notre salut, cette pensée étant souvent éclipsée par toutes les petites choses de ce monde qui, malgré leur fragilité et les déceptions qu'elles nous occasionnent, préoccupent souvent bien davantage notre esprit. Par cet oubli nous nous exposons à de nombreuses chutes, mettant ainsi en jeu notre âme malgré tout ce qu'elle a coûtée à Jésus-Christ qui, pour la racheter, a bien voulu mourir ignominieusement sur une croix. La perte de cette âme étant donc le pire des malheurs qui puissent nous arriver, nous ne devons pas nous laisser arrêter ou effrayer dans la route du bien par la vue des maux de cette vie mais, éclairés par la foi, songer uniquement à ce qui en résultera dans l'éternité.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Les deux derniers vers des couplets 1, 3, 4 et 6 sont répétés.
Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.
Une syllabe muette entre parenthèses signifie
qu'on peut éventuellement la chanter en doublant la note.

1
Fut-il jamais erreur plus déplorable ?
Nous désirons les faux biens d'ici-bas ;
Et le salut, le seul bien véritable,
Hélas ! nos cœurs ne le désirent pas.

2
Sommes-nous faits pour des biens si fragiles,
Qu'on voit passer ainsi qu'une vapeur,
Et qui pour nous en chagrins sont fertiles ?
Ah ! de tels biens sont-ils le vrai bonheur ?
Sommes-nous faits pour des biens si fragiles ?
Ah ! de tels biens sont-ils le vrai bonheur ?

3
Un Dieu pour nous souffre une mort honteuse :
Telle est d'une âme à ses yeux la valeur !
Et pour un rien, cette âme précieuse,
Nous l'exposons à l'éternel malheur !

4
Perdre son âme, ô perte irréparable !
Quel bien pourrait nous en dédommager ?
De tous les maux c'est le seul redoutable ;
Tout autre mal n'est qu'un mal passager.

5
Oui, désormais, les maux les plus sensibles,
La pauvreté, la douleur, le mépris,
Ne doivent plus nous paraître terribles ;
Sauvons notre âme, et nos maux sont finis.
Oui, désormais, les maux les plus sensibles,
Ne doivent plus nous paraître terri(bles).

6
Y pensons-nous ? insensés que nous sommes !
Nous ne courons qu'après la vanité ;
Dieu Tout-Puissant ! quand verra-t-on les hommes
Plus occupés de leur éternité ?


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mardi 9 février 2016

Vanité du monde

Tout dans ce monde n'est que vanité, fragilité, illusion, ne durant que fort peu de temps pour s’anéantir ensuite aussi vite qu'une fleur qui se fane. Vanité d'abord dans les plaisirs de la terre qui après un court moment de bonheur assouvissent toujours davantage les désirs des mondains sans jamais les contenter pleinement, laissant souvent le remord derrière eux; vanité également dans les biens et les trésors d'ici-bas qui alourdissent le cœur humain par tous leurs tracas et qui tôt ou tard viendront à disparaître; vanité encore dans les honneurs du monde qui enflent d'orgueil ceux qui en sont l'objet mais qui un jour feront place à l'oubli ou au mépris; vanité enfin dans tous les talents humains s'ils ne sont gardés par l'humilité et accompagnés d'une bonne vie. Et pour conserver ces vérités à l'esprit, rappelons-nous qu'à tout âge de la vie Dieu peut nous frapper de mort, et qu'aucun homme si grand soit-il n'est exempt de ses coups.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Tout n'est que vanité,
Mensonge, fragilité,
Dans tous ces objets divers
Qu'offre à nos regards l'univers.
Tous ces brillants dehors,
Cette pompe,
Ces biens, ces trésors :
Tout nous trompe,
Tout nous éblouit ;
Mais tout nous échappe et s'enfuit.

2
Telles qu'on voit les fleurs,
Avec leurs vives couleurs,
Éclore, s'épanouir,
Se faner, tomber et périr :
Tel est des vains attraits
Le partage ;
Tels l'éclat, les traits
Du bel âge,
Après quelques jours,
Perdent leur beauté pour toujours.

3
En vain pour être heureux
Le jeune voluptueux
Se plonge dans les douceurs
Qu'offrent les mondains séducteurs ;
Plus il suit les plaisirs
Qui l'enchantent,
Et moins ses désirs
Se contentent :
Le bonheur le fuit
À mesure qu'il le poursuit.

4
Que vont-ils devenir,
Pour l'homme qui doit mourir,
Ces biens longtemps amassés,
Cet argent, cet or entassés ?
Fût-il du genre humain
Seul le maître,
Pour lui, tout enfin
Cesse d'être :
Au jour de son deuil,
Il n'a plus à lui qu'un cercueil.

5
J'ai vu l'impie heureux
Porter son air fastueux
Et son front audacieux
Au-dessus du cèdre orgueilleux :
Au loin tout révérait
Sa puissance,
Et tout adorait
Sa présence ;
Je passe, et soudain
Il n'est plus, je le cherche en vain.

6
Que sont-ils devenus
Ces grands, ces guerriers connus,
Ces hommes dont les exploits
Ont soumis la terre à leurs lois ?
Les traits éblouissants
De leur gloire,
Leurs noms florissants,
Leur mémoire,
Avec les héros
Sont entrés au sein des tombeaux.

7
Que sont tous ces honneurs,
Ces titres, ces noms flatteurs ?
vont de l'ambitieux
Les projets, les soins et les vœux ?
Vaine ombre, pur néant,
Vil atome,
Mensonge amusant,
Vrai fantôme
Qui s'évanouit
Après qu'il l'a toujours séduit.

8
Au savant orgueilleux,
Que sert un génie heureux,
Un nom devenu fameux
Par mille travaux glorieux ?
Non, les plus beaux talents,
L'éloquence,
Les succès brillants,
La science,
Ne servent de rien
À qui ne sait vivre en chrétien.

9
Arbitre des humains,
Dieu seul tient entre ses mains
Les évènements divers
Et le sort de tout l'univers ;
Seul il n'a qu'à parler,
Et la foudre
Va frapper, brûler,
Mettre en poudre
Les plus grands héros,
Comme les plus vils vermisseaux.

10
La mort, dans son courroux,
Dispense à son gré ses coups,
N'épargne ni le haut rang
Ni l'éclat auguste du sang.
Tout doit un jour mourir,
Tout succombe,
Tout doit s'engloutir
Dans la tombe :
Les sujets, les rois
Iront s'y confondre à la fois.

11
Oui, la mort, à son choix,
A soumis tout à ses lois,
Et l'homme ne fut jamais
À l'abri d'un seul de ses traits :
Comme sur son retour
La vieillesse,
Dans son plus beau jour
La jeunesse,
L'enfance au berceau
Trouvent tour à tour leur tombeau.


Téléchargement des paroles :

 

lundi 1 février 2016

Présentation de Notre-Seigneur

Quarante jours après la naissance de Jésus, Marie présente son divin Fils au Temple. Que de mystères à méditer en cet événement! Le souverain législateur se soumettant à la loi de Moïse; une mère sans tache venant se purifier, et cachant ainsi le privilège unique de sa virginité restée inviolée; un Dieu rédempteur racheté au prix de deux tourterelles... Et surtout, Jésus s'offrant comme victime à son Père pour nos péchés, anticipant déjà ainsi l'immolation sanglante du calvaire. C'est cet ultime sacrifice qui formera le principal glaive de douleur prophétisé dès en ce jour à Marie par Siméon et qui transpercera de part en part son cœur si tendre, lui acquérant ainsi le titre sublime de co-rédemptrice.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante;
si ce pied est aussi en caractère gras, il doit être tenu sur une troisième note.
Enfin, une syllabe muette entre parenthèses signifie qu'on peut éventuellement la chanter
en omettant la liaison ou en la réduisant s’il s’agissait d’une liaison à trois notes;
dans les deux cas, marquer la fin du mot en faisant un cours silence.

1
Ô prodige, ô merveil(le) ! un Dieu se sacrifie ;
À la loi se soumet un Dieu gislateur ;
Une mère est sans ta(che), elle se purifie
Et rachète un Dieu rédempteur.

2
À l'instant Jésus vient et victime et prêtre,
Sion, ouvre ton tem(ple) à la Divinité ;
Qu'aux ombres de la loi que tu vois disparaître
Succède enfin la vérité.

3
Le sang des animaux, offert en sacrifice,
Ne doit plus se verser dans tes jours solennels ;
Aux yeux du Tout-Puissant, pour calmer sa justice,
Un Dieu paraît sur ses autels.

4
Parmi tant de témoins de l'auguste mystère
Où Marie en secret adorait tes grandeurs,
Ô Verbe ! alors muet, qu'à ta divine Mère
Tu dévoilais de profondeurs !

5
Que de traits, Vierge sain(te), iront percer ton âme !
Quel glaive de douleur ! ô lugubres moments !
Cet Agneau dont l'amour te saisit et t'enflamme
Doit expirer dans les tourments.

6
À peine il voit le jour que, s'étant fait victime,
Déjà de son suppli(ce) il a fixé le choix ;
Il croîtra : mais son sang, pour expier le crime,
Sera versur une croix.


Téléchargement des paroles :